Soudan/Enlèvement : Rapt d'expatriés au Darfour sur fond électoral

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Des casques bleus au Darfour, en juin 2009.
© AFP/Archives Ashraf Shazly

KHARTOUM (AFP) Les quatre policiers sud-africains portés disparus au Darfour ont été victimes du plus important rapt d'expatriés survenu depuis le début du conflit dans cette région de l'ouest du Soudan et au moment où se déroulent des élections nationales dans le pays.

"Ils ont été kidnappés et leur véhicule a été braqué", a déclaré à l'AFP Noureddine Mezni, porte-parole officiel de la mission de paix ONU-Union africaine au Darfour (Minuad). "Mais personne n'a revendiqué l'enlèvement", a-t-il ajouté.

La Minuad a mis en place une cellule de crise en collaboration avec les autorités soudanaises, a ajouté M. Mezni, affirmant que le chef de la mission, Ibrahim Gambari, était "très préoccupé" par ces enlèvements.

Les quatre policiers sud-africains - deux hommes, deux femmes - avaient fini leur service dimanche à la base de la Minuad à Nyala (capitale du Darfour-Sud) et rentraient à leur résidence située à sept kilomètres plus loin.

Une collègue vivant dans la même résidence avait alerté dimanche soir la mission de leur absence après le couvre-feu imposé aux organisations internationales au Darfour.

La force de maintien de la paix avait indiqué que les quatre personnes étaient "portées disparues", estimant ne pas avoir de preuves suffisantes de leur enlèvement. La Minuad n'avait pas donné la nationalité des victimes, mais des sources locales avaient indiqué à l'AFP qu'il s'agissait de policiers sud-africains.

Le Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie depuis 2003 à une guerre civile complexe, est le théâtre depuis mars 2009 d'une vague d'enlèvements d'humanitaires et d'expatriés en général.

Mais il s'agit de la première fois que quatre expatriés sont enlevés simultanément au Darfour et aussi que la prise d'otages survient au coeur de la métropole du Darfour, depuis la vague d'enlèvements ayant suivi l'émission du mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir accusé de crimes de guerre.

Nyala, deuxième ville du Soudan avec une population avoisinant le million d'habitants, est le centre d'opération de plusieurs organisations humanitaires travaillant au Darfour.

Cette région semi-désertique de l'ouest du Soudan connaissait une trêve des enlèvements depuis la libération à la mi-mars du Franco-britannique Gauthier Lefèvre, employé de la Croix-Rouge internationale (CICR) enlevé en octobre au Darfour-Ouest, près du Tchad.

Les autorités soudanaises avaient toutefois prévenu que la libération de Gauthier Lefèvre n'avait pas mis un terme à la vague d'enlèvements au Darfour, menée par différents groupes de bandits affiliés à des tribus arabes de la région qui ont chaque fois exigé le versement de rançons.

Cette prise d'otages survient alors que les Soudanais participent à leur premières élections multipartites en près d'un quart de siècle. La mission de l'Union européenne avait retiré la semaine dernière ses observateurs électoraux au Darfour, invoquant entre autres l'insécurité endémique dans cette région.

Deux membres de la Minuad avaient été enlevés en août par des hommes armés dans leur résidence à Zalingei, dans le Darfour-ouest, et relâchés après plus de 100 jours de captivité. Depuis son déploiement le 1er janvier 2008, la Minuad a aussi été la cible de nombreuses attaques meurtrières jamais revendiquées.

 

 

Publié dans Terrorisme

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