Rapatrier les capitaux illicites pour une renaissance de l’Afrique

Publié le par imagazine

Rapatrier les capitaux illicites pour une renaissance de l’Afrique

 

(Africa Diligence) Les transactions financières illégales (IFT) du continent africain demeurent un obstacle au développement. Selon la Fondation Mo Ibrahim, dans une publication de 2013 : de 1980 à 2009, l’Afrique était un créancier net au monde, avec une perte de capitaux à hauteur d’environ 1400 milliards de dollars.

L’Afrique centrale, l’Afrique du nord et l’Afrique de l’ouest ont connu une fuite annuelle de 30,4 millions de dollars durant la période de 2000 à 2009. L’indice d’Intégrité Financière Globale en 2013 de la Banque africaine de développement (BAD) indique que les cinq principaux Etats africains avec la plus grande IFT par habitant sont le Botswana, la Guinée Equatoriale, le Gabon, la Libye et les Seychelles. En termes de volume, le top 5 des Etats africains avec les plus grandes IFT cumulées au cours de la période 2000-2009 étaient l’Algérie, l’Egypte, la Libye, le Nigeria et l’Afrique du Sud. En pourcentage du PIB le top 5 des pays avec la plus grande IFT cumulative 1980-2009 étaient le Tchad, le Congo, Djibouti, la Guinée Equatoriale et les Seychelles.

Dans la plupart de ces Etats, en particulier les pays riches en ressources naturelles, le secteur des ressources naturelles se trouve être la principale source des IFT. L’exploration de pétrole et de gaz ainsi que les industries minières et forestières en Afrique sont touchées par les IFT.

Dans les Etats africains pauvres en ressources naturelles, les IFT émanent généralement de la mauvaise évaluation du commerce par les entreprises de toutes tailles. La corruption dans le secteur des marchés publics reste aussi un facteur qui alimente les IFT.

Ces pratiques frauduleuses comprennent des activités graves de blanchiment d’argent. Les administrations centrales des Etats africains sont généralement au courant de ces transactions illicites, surtout que les plus hauts fonctionnaires du gouvernement sont impliqués dans ces malversations. Ceux qui sont les plus touchés par les IFT sont les masses de pauvres d’Afrique qui n’ont pas un mot à dire dans ces opérations. La majorité des pauvres africains se trouvent obligés d’en payer le prix en subissant un lourd fardeau fiscal.

Il est donc essentiel qu’en 2014, la communauté internationale, les gouvernements nationaux en Afrique et à l’étranger, le secteur privé à l’intérieur du pays et dans la diaspora, les universités et les groupes de réflexion, changent le statu quo.

Repenser soigneusement, à travers une stratégie, la façon dont les fonds portés disparus dans des comptes bancaires à l’étranger, particulièrement les comptes suisses, peuvent être rapatriés vers l’Afrique peut-être une première étape à franchir.  Les suggestions de politiques pour mettre fin aux IFT peuvent également inclure des accords pour éviter la double imposition (DTAA) et d’autres pour les échanges automatiques de renseignements fiscaux (AEI). L’Afrique a besoin aussi d’une réforme complète de ses services de douane et des initiatives sérieuses de lutte contre le blanchiment d’argent. Il est également important que la corruption soit freinée dans la gestion des marchés publics. Les activités des multinationales impliquées dans l’exploration de pétrole et de gaz ainsi que dans les secteurs des mines et de la foresterie en Afrique doivent être encouragées, mais pas au détriment des Africains ignorants et pauvres. Il est donc essentiel pour les gouvernements centraux de s’assurer que ces multinationales ne sont pas impliquées dans le blanchiment d’argent et des IFT.

Outre les suggestions mentionnées ci-dessus, la décentralisation administrative et financière efficace des ressources financières et humaines dans les Etats africains est également pertinente pour freiner les IFT. Si les gouvernements africains prennent certaines de ces suggestions en considération alors, freiner les IFT peut devenir une réalité sur le continent.

Publié dans Justice

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