QUI VA SUCCEDER A PAUL BIYA AU CAMEROUN ? ANALYSE D’UNE CONFUSION AU SEIN DE LA DIASPORA

Publié le par imagazine.over-blog.fr


Mes cher(e)s ami(e)s, chers patriotes, les jours se suivent au pays du renouveau et…ne se ressemblent plus. Eh oui, il ne se passe plus un jour sans que l’un de nous à la plume acerbe s’épanche sur les carences du gouvernement Biya, voire sur des actes rapidement qualifiés de crimes, de génocides, au point que le rubicond est franchi quand des mouvements de l’opposition n’hésitent pas à accuser Paul Biya de crime contre l’humanité. Ces jours derniers, la machine contestataire du CODE entrelarde son enthousiasme de ses faits de guerre à Birmingham qui feront date, ils en sont convaincus, dans les annales de l’histoire du Cameroun quand de l’autre côté, les rares défenseur(e)s du parti aux flammes se heurtent à la virulence cybernétique des internautes professionnels qui ne manqueront nullement de leur montrer la grossière erreur que leur aliénation passionnelle les empêche de voir.

En réalité, l’observation analytique de cette dérive progressive conclut à une gravité à plus d’un titre.

En premier lieu, elle témoigne d’une banalisation de la violence et de son incursion diffuse, quand bien même pernicieuse dans nos propres attitudes ; elle laisse apparaître une radicalisation de nos propres actes en même temps qu’une montée de la violence d’Etat qui se manifeste sur des concitoyens au Cameroun, quels que fussent les raisons de leurs malheurs. Cette montée irréfutable de l’ignition fébrile dans nos attitudes, nos comportements, notre vocabulaire et même notre fébrilité apparente trahit une nervosité malsaine face à l’inéluctable explosion de violence qui commence à se faire jour au sein de la communauté camerounaise autant au Cameroun (journalistes, ADDEC, etc) qu’au sein de la diaspora à l’approche des prochaines présidentielles (pétitions, lobbies, etc) de 2011.

En d’autres termes, qu’il en soit directement responsable ou pas, le régime actuel que l’opposition sent vacillant (à tort ou à raison), est accusé de tous les maux et de toutes les ignominies quand l’opposition morcelée, elle, profite de cette relative faiblesse pour émettre des cris d’orfraie et s’égosiller en alerte des instances internationales à seule fin de percevoir en écho une réelle implication dans l’acte de destitution du régime de Yaoundé, piloté par un vieillard grabataire qui s’accroche au pouvoir.

Est-ce une bonne chose de vouloir destituer BIYA ?

D’abord, nous le voudrions fortement que nous n’en aurions pas le droit ! Par ailleurs, la réponse n’est pas si aisée que l’on le pourrait penser. Car Paul Biya est quand même le président légal du Cameroun et jeter l’opprobre sur notre président depuis l’occident reflète à la fois la terreur à l’intérieur du Cameroun en même temps qu’une certaine lâcheté chez ceux qui ne s’attaquent qu’à des personnalités politiques en déplacement à l’étranger. A ce titre, en scandant par monts et vaux notre opposition stérile au régime en place depuis nos repaires d’Occident, nous manifestons bien là notre incapacité à pouvoir déstabiliser le régime de l’intérieur et cantonnons notre action à l’extérieur, autant de voix dissonantes que le brouhaha des motions de soutiens et autres endoctrinements étouffent …en pleine glotte.

Mais, ne dira-t-on pas qu’ils l’ont bien cherché ? Puisque de fait, ils ont bâillonné toute voix dissonante au point de transformer les ¾ des camerounais en moutons de panurge et en suiveurs au gré de la famine qu’ils ont infligée au peuple camerounais dans un mauvais polar au sein duquel seuls les premiers rôles sont sûrs de disposer d’un cachet de fin de séance, quitte à vendre leur âme…au diable.

Que dire donc des nombreux (trop nombreux ?) partis d’opposition qui se battent pour faire changer le cours de l’histoire de ce pays ? Que faire quand l’anarchie et la contestation gagnent le terrain sur les voix de la raison ?

Mais au fait, quelles sont-elles ces voix de la raison ?

Il me semble que toute conscience avisée qui s’oppose en ce moment même à l’omnipotence du RDPC est dans une dynamique progressiste, à savoir une finalité de son action dirigée vers l’accroissement du niveau de vie des Camerounais. Alors, oui, je pense que la majorité des partis politiques, des groupes d’expression militante ou associative ont pour finalité de changer l’ordre des priorités.
Cependant ici, encore, 2 logiques s’affrontent.

1. Il y a les groupes d’agitateurs radicaux, très souvent extrémistes tels le CODE, dont l’action et la finalité est le départ de Paul Biya, voire sa condamnation pour crime monstrueux et jusqu’à sa pendaison ou sa fusillade par un peloton d’exécution, et il y a les autres qui se sont manifestés à Washington ou ailleurs.

2. L’UDC, l’UFDC, voire l’UPC, et d’autres mouvements tels le COMICODI ou le LCN (LE CAMEROUN NOUVEAU) s’étaient préservés à ce jour de s’attaquer aux tenants de la légalité républicaine en la personne du gouvernement du Cameroun et sont sur une voie assez glissante qui risque d’embraser le Cameroun. Nous assistons, disais-je tous les jours, à des manifestations de compatriotes hostiles au gouvernement de Paul Biya, en clair, à tout ce qui se rapporte à Paul Biya, de près ou de loin et moi je m’interroge…Je me demande sincèrement si ces manifestations seront bénéfiques au peuple camerounais.
En clair, peut-on décréter aujourd’hui qu’il n’y aura aucun dialogue constructif tant que le RDPC est au pouvoir ? Et comme Biya n’est pas le RDPC, après son départ, qui sera le prochain ennemi ? Le sera-t-il du fait de son incompétence ou alors parce que certains concitoyens auront décidé qu’ils ne sont pas les « bons » dirigeants qu’il faut pour le Cameroun ?
Si nous partons de ce postulat de base, alors, je crois que nous devons tous autant que nous sommes nous préparer à de longs et douloureux moments à traverser car le RDPC se battra becs et ongles pour défendre ce qu’il a mis 25 ans + 22 (régime d’Ahidjo) à conquérir ! Le résultat de toute cette folle agitation aura été quelques blessures de guerres et de bien nombreuses raisons de fuir le Cameroun car le champ de ruines qu’il deviendra n’accueillera parmi nous que ceux qui auront décidé de se battre pour reprendre le pays par la force armée !

3. Si au contraire, nous posons des exigences claires, sans toutefois poser le préalable du départ de Paul Biya (qu’aucune légitimité démocratique ne nous autorise, car il a été élu démocratiquement), alors, nous prendrons tous une part active à l’œuvre de reconstruction nationale en peaufinant et en améliorant les institutions qui furent bafouées par lui il n’y a pas si longtemps. Je me permets cependant de faire savoir ici que si la modification de la constitution était inopportune pour le commun des Camerounais, elle était légale sur le plan constitutionnel car prévue par l’article 63 de la constitution camerounaise. J’ai été autant choqué que tous les Camerounais qui l’ont été car il y a eu opportunisme, mais force est de reconnaître que la révision constitutionnelle était prévue par les textes. (Projet de loi 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution de 1972) à travers l’article 6 dans son alinéa 2 qui dispose désormais que " Le président de la République est élu pour un mandat de sept (07) ans. Il est rééligible ". Est-ce que la révision constitutionnelle est permise ? Oui, par l’article 63 de la même constitution.

Au final, que voulons-nous ? La diaspora parle-t-elle le même langage ? Et accessoirement, c’est qui la diaspora ?

Il est évident de constater qu’une belle cacophonie règne au sein de la diaspora actuellement, entre CODE et autres mouvements plus ou moins ralliés, entre invectives stériles, désorganisations et stigmatisations forcenées de toutes les actions en provenance du Cameroun. Il m’apparait même en évidence qu’aucun des mouvements structurés avec une certaine vision programmatique d’orientation socio-économique ne profitera réellement de cette généralisation de la déstabilisation car dans un conflit, la désorganisation est reine. Ce qui bouleverse, c’est l’absence de sens.

Si je considère en mon âme et conscience que la contestation populaire est utile lors d’un mécontentement, je sais aussi que la diffusion de ce mécontentement de façon audible, de sorte que le pouvoir puisse être abandonné des puissances étrangères avec lesquelles il a signé un ensemble d’accords bilatéraux ne peut devenir effective que si ces dernières voient leurs intérêts menacés : en politique, il n’y a que des intérêts d’Etats. Or, si Paul Biya ne fait plus l’affaire, il est fort à parier que c’est une personne du sérail, donc du RDPC et de son entourage à l’heure actuelle qui pourrait être choisie, perpétuant le cycle cinquantenaire de gouvernance par un clan, une culture, une philosophie à base de néant.

Naturellement, il est dès lors possible de se demander : que faire ?

A ce stade d’un engagement politique, il est certes difficile de trancher en se disant qu’une seule stratégie est valable face à tant de paramètres vecteurs d’incertitudes. Dans un microcosme politique, plusieurs logiques s’affrontent : aux marchandages d’arrière-cour se succèdent des oppositions de façade, aux conciliabules d’arrières-chambres se succèdent des négociations toujours de plus en plus éloignées de l’idéalisme politique qui régit les logiques individuelles et souvent collectives quand elles ne sont purement et simplement en opposition.

Dans tous les cas, le jeu politique est à double tranchant. Les vainqueurs d’aujourd’hui n’étant pas forcément ceux de demain, l’ébullition et l’effervescence médiatique ne font pas forcément les meilleurs stratèges politiques, ni les imparables tacticiens et opérationnels dont l’expertise se manifeste dans une synergie de forces et une capacité à les fédérer pour une même finalité qui m’incline à penser que ce ne sont pas toujours ceux qui laissent leur vie, ni qui versent leur sang, ni qui finissent guillotinés qui tirent les bénéfices de l’abnégation quasi-généralisée qui caractérise les vrais leaders. Et la diaspora est bien loin d’accorder ses violons.

Au bout du compte, c’est au dernier coup de canon que l’on saura qui avait la meilleure stratégie, car, au final il n’y a pas de bonne ou de mauvaise stratégie, seule compte la stratégie gagnante !

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© Correspondance camer be : Henri Georges MINYEM, Président du LCN, www.lcn-cameroun.org

Publié dans Politique

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