Présidentielle : Jacqueline OBLE demande aux deux candidats des deux camps de faire des sacrifices

Publié le par imagazine.over-blog.fr

30 % de femmes aux postes de nomination

La solution que je propose est simple. Laissons le soin au couple de choisir lequel des deux conjoints doit pouvoir bénéficier des dégrèvements fiscaux. Selon que c'est l'un ou l'autre qui gagne, la solution n'est pas la même. Je Jacquelline Oble (10) (Large)pense que nous sommes à un niveau suffisamment élevé où les couples peuvent discuter et voir comment cela peut être géré. Il faudrait qu'au plan politique, un coup de pouce soit donné aux femmes. Je sais que beaucoup d'entre elles ne sont pas d'accord. Je suis pour le système des quotas. Pour la simple raison que hommes et femmes ne sont pas partis sur un pied d'égalité. Les hommes ont d'abord été scolarisés et les filles sont arrivées après. Même ceux qui ne sont pas scolarisés ne m'ritent pas moins d'être à certains postes. On parle des femmes Gouro qui vendent dans les marchés. Mais les premières n'ont pas été à l'école.

Elles gagnent bien plus que nous qui avons pass? plusieurs ann?es ? faire des ?tudes. Pourquoi ne verra-t-on pas ces dames devenir d?put?, conseiller ?conomique et social? On a des hommes analphab?tes qui sont d?put?s. Cela ne choque personne. Mais d?s qu?on va dire qu?on prend cette dame-l? qui n?a pas ?t? ? l??cole pour ?tre leader, on dira qu?on revoit le titre au rabais. Je suis pour que 30% de femmes soient aux postes de nomination, dans le gouvernement. Si je suis ?lue, ?a va ?tre une premi?re en C?te d?Ivoire. Parce que le dernier gouvernement compte deux femmes sur 28 membres. Nous avons recul?. Cela nous ram?ne en 1986. Jeanne Gervais est la premi?re femme qui est entr?e au gouvernement en 1976 apr?s l?ann?e internationale de la femme. Dieu merci que l?Onu existe. Par ce biais, elle am?ne les Etats ? avancer. Je rends hommage ? cette pionni?re qui est toujours vivante. Apr?s cela, il a fallu attendre dix ans, plus exactement 1986, pour avoir deux femmes au gouvernement : Mmes Aka Anghui et Odette Kouam?. Et puis en 1990, il y a eu trois femmes jusqu?? ce qu?aujourd?hui en 2010, nous n?ayons que deux femmes dans le gouvernement. Tout cela pour dire que les femmes doivent elles-m?mes se battre pour am?liorer leurs conditions sociales.

Pas un autre accord en dehors de l'Apo

Selon l'Apo, le désarmement doit être fait deux mois avant les éections. Ce que je ne comprends pas- et cette question, je ne peux la poser qu?aux signataires de l?Accord de Marcoussis et ? ceux qui se r?unissent dans le cadre du Cpc, au dernier Cpc, il a ?t? indiqu? un certain nombre de conditions ? remplir pour arriver ? l??lection pr?sidentielle. Cependant, on n?a nullement parl? de d?sarmement. Pourquoi? Alors m?me qu?? l?annexe n? 3 de l?Accord de Ouagadougou, il est bien pr?cis? que le d?sarmement doit se faire deux mois avant le scrutin. Pourquoi donc, le dernier Cpc du 3 d?cembre 2009, a-t-il ent?rin? les ?tapes suivantes : ?D?cembre 2009 : gestion du contentieux ; janvier 2010 : production et publication de la liste ?lectorale d?finitive ; f?vrier 2010 : distribution des cartes ; fin f?vrier- d?but mars 2010 : 1er tour de l??lection pr?sidentielle? ? On ne parle pas du d?sarmement. En revanche, il est dit au point 11 : ?Exprimant leurs pr?occupations concernant la s?curisation du processus ?lectoral, les membres du Cpc ont exhort?, ? nouveau, le gouvernement, les Fds et les Fafn ? poursuivre leurs efforts pour l?op?rationnalisation compl?te du plan global de s?curisation sous l?autorit? effective du Cci dot? des moyens?. Quand on a sign? un accord, qu?on a ?t? au Cpc et que ces d?cisions y ont ?t? prises, je ne comprends pas tr?s bien le d?bat qui, en ce moment, a cours. Ou alors on constate que les conditions ne sont pas r?unies pour respecter les clauses, car il faut par exemple savoir qu?il faut donner 500 000 Fcfa pour chaque d?mobilis?, et on le dit clairement. Les Ivoiriens sont quand m?me des gens intelligents qui pourraient comprendre qu?il n?y a peut-?tre pas d?argent. Mais on en est plut?t ? se lancer la balle. D?o? l?int?r?t de la question sur la confiance et la foi aux hommes politiques. Je consid?re qu?il faut achever la crise avec l?Apo. Nous n?irons pas ? un autre accord! Nous en avons suffisamment sign?, depuis pr?s de huit ann?es, il faut, d?finitivement, en sortir. C?est une question de volont? politique, ? mon sens.

Je pense vraiment qu?il faut que cet Accord de Ouagadougou nous am?ne ? la fin de la crise. Nous avons essay? beaucoup de r?solutions, d?accords, etc. Mais celui-l? au moins a le m?rite de nous avoir fait avancer. C?est vrai que tout ?a devait ?tre fait dans 10 mois initialement ; nous en sommes ? trois ans et nous n?avons pas encore eu les ?lections, parce que tout simplement il y a eu quelques probl?mes de derni?re heure. Et vous savez aussi que ces probl?mes doivent pouvoir ?tre r?solus. On ne sort pas d?une guerre comme on sort d?un gala. ?a aussi, c?est important. Parce que des habitudes ont ?t? prises, il faut se battre contre ces habitudes-l?. Ce n?est pas facile. Mais cela dit, il y a quand m?me des signataires de cet accord, et on ne comprend pas que ces signataires n?arrivent pas ? s?entendre sur ce que l?accord dit. Lorsqu?on nous dit que le d?sarmement doit se faire avant, certains disent deux mois avant les ?lections, d?autres un mois apr?s, mais j?ai l?Accord compl?mentaire de Ouagadougou, qui dit bien que le d?sarmement se fait deux mois avant les ?lections.

Ma candidature a créé la surprise

Aussi bien les femmes que les hommes ont été surpris par ma candidature. Passée la surprise, ce furent des questionnements: qui est derrière elle? Pour qui roule-t-elle? On a cit? le Premier ministre Banny qui serait mon financier, le Président Bédié et bien d'autres. Sauf moi-m?me. Pour ceux qui me connaissent, je ne peux pas ?tre le faire-valoir de quelqu?un. Je suis candidate ? l??lection pr?sidentielle au m?me titre que tous les autres candidats. En me voyant sur le terrain, ils ont commenc? ? comprendre la port?e de ma candidature. Les femmes, la surprise pass?e, ont commenc? ? comprendre et ? se dire: ?Il faut y aller?. Je vais donc vers elles, sur les march?s, notamment, et voyez un peu l?accueil qui m?est r?serv?.

Je ne dis pas que je ferai l?unanimit? au niveau des femmes, car l?unanimit? n?existe nulle part. Ceux qui sont chr?tiens savent que m?me J?sus a ?t? combattu par les siens. Je n?ai donc pas la pr?tention de rassembler toutes les femmes. Mais je pense que la majorit? d?entre elles se sent concern?e parce que, tout simplement, c?est une ouverture ; l?ouverture d?une voie qui profitera ? beaucoup d?autres.

Cei locales

Apr?s la dissolution de la Cei et tous les probl?mes qui en ont r?sult?, j?ai d? hausser le ton pour demander que les deux camps se rapprochent, fassent des sacrifices car les populations sont exc?d?es. Nous autres, candidats ind?pendants, ne sommes pas repr?sent?s dans cette commission ?lectorale parce qu?elle a ?t? mise en place apr?s des accords. Bref, nous n?exigeons plus notre entr?e dans cette commission, m?me s?il s?agit d??lection, mais nous demandons aux deux autres camps de faire des sacrifices. C?est ainsi que nous avons exhort? le Rhdp ? ?carter les personnes qui ont ?t? mises en cause. Je ne suis pas repr?sent?e ? la Cei, mais toujours est-il qu?? partir du moment o? cette affaire bloque le syst?me et qu?il y a un manque de confiance, il vaut mieux que l?on mette ces personnes de c?t? et qu?on en d?signe d?autres.

Au camp pr?sidentiel, je dis que le sacrifice ? faire, c?est de laisser la commission dans le format actuel pour avancer. Et c?est ? cette solution qu?a abouti le facilitateur lorsqu?il est venu. A partir du moment o? cela a ?t? fait, on devrait pouvoir avancer, mais voil? que d?autres voix s??l?vent pour demander que les Cei locales soient recompos?es. Je consid?re que le probl?me est parti de la Cei centrale et s?il est r?gl?, je ne vois pas pourquoi il devrait y avoir d?autres blocages. Les Ivoiriens sont fatigu?s et voudraient qu?on sorte de cette longue crise.



Recherche

On peut avoir trois universit?s en C?te d?Ivoire, on peut m?me avoir une universit? par r?gion, et surtout, sp?cialiser les universit?s. Si nous avons une r?gion productrice de p?trole et de gaz, l?universit? doit se sp?cialiser dans ce domaine. Pour ?viter que nous soyons toujours en train d?exporter nos mati?res premi?res de fa?on brute. Il faut que nous apprenions ? transformer cela. Nous avons le fer et tout ?a, du c?t? de l?ouest. Mais pourquoi ne pas cr?er une universit? pour r?fl?chir ? ?a et en m?me temps cr?er une usine qui va donner du travail aux gens? Donc vous voyez que les infrastructures doivent suivre, et pour que les infrastructures suivent, il faut encore qu?on revienne ? la paix et qu?on fasse les ?lections.

L??cole, c?est pareil. Il faut non seulement que les ?coles soient restaur?es, parce que je vous assure que quand vous voyez certaines classes, vous vous dites est-ce que vraiment les enfants qui s?y trouvent ne vont pas attraper des maladies ? Donc il y a la restauration des ?tablissements scolaires qu?il faut faire, et la cr?ation d?autres ?tablissements. Il faut rapprocher l??cole des populations. Mais alors en les rapprochant, il ne faut pas oublier ?galement qu?il faut cr?er des internats. Si aujourd?hui je suis devant vous et je vous parle, c?est parce que je suis un pur produit de l?internat, depuis la 6e jusqu?? la Terminale. Et les cadres femmes que vous voyez aujourd?hui sont pass?es par l?. Mais pourquoi aujourd?hui nos filles n?avancent pas beaucoup? Mais tout simplement parce qu?il n?y a plus d?internat ; il n?y a plus cet encadrement rigoureux. Les parents sont au village, les filles sont dans la sous-pr?fecture ou dans le chef-lieu, livr?es ? elles-m?mes. Elles se mettent ? deux, trois dans une piaule. Trois mois apr?s, elles sont toutes enceintes. Elles retournent au village. On perd. Vous rigolez! C?est vrai qu?il faut introduire l??ducation sexuelle ? l??cole, mais en m?me temps, il faut un minimum d?encadrement. C?est pourquoi moi je propose que les conseils g?n?raux, qui ont pour objectif de faire du d?veloppement, fassent ? chaque fois des internats pour que nos filles puissent avancer, parce qu?? l?heure o? nous sommes, nous reculons.



?quipe de travail

Je suis candidate ind?pendante. ?a veut dire que je suis ind?pendante de tous les partis. Mais en m?me temps, je suis Ivoirienne et je sais qu??tant candidate, si je suis ?lue, je serai Pr?sidente de tous les Ivoiriens. A partir de ce moment-l?, j?aurais besoin de comp?tences, de personnes pour travailler, que ce soient des hommes ou des femmes de partis politiques. Mais ces personnes-l?, elles sont l? individuellement. Ce que je ne ferai pas, je n?irai pas demander ? un parti politique de me donner une liste de cadres. ?a, je ne le ferai pas. D?ailleurs, vous voyez le gouvernement des partis politiques, c?est un ?chec ! Mais je demanderais par exemple ? ma voisine, voil?, pour tel ou tel ?l?ment, je souhaiterais qu?elle vienne travailler avec moi. Si elle me dit qu?elle doit aller consulter son parti, je lui dis merci. ?a veut dire que vous n??tes pas pr?te. Par contre, si elle vient travailler avec moi, ?a veut dire qu?elle est comp?tente, qu?elle veut servir son pays. A partir de ce moment-l?, on avance. Donc sur ce chapitre-l?, je voudrais vous dire qu?il y a plein d?Ivoiriennes et d?Ivoiriens qui aiment leur pays et qui sont pr?ts ? se mettre ? son service et ? travailler. Parce que jusqu?? nouvel ordre, je n?ai pas vu un seul parti politique payer des ?tudes ? des Ivoiriennes et ? des Ivoiriens. Si vous avez eu une bourse, c?est l?Etat de C?te d?Ivoire qui vous l?a donn?e. Et nous devons tous, ? quelque niveau que nous nous situons, ?tre pr?ts ? servir notre pays.



Promesses ?lectoralistes

Tous ceux que je vois, surtout les jeunes, quand ils arrivent, ils disent: ?Oui, nous sommes d??us, parce qu?on nous a promis ci, on nous a promis ?a, mais rien n?est fait?. C?est vrai, vous avez des raisons de douter de la classe politique. Mais justement, nous sommes l? pour vous dire que le changement dont nous parlons touche ?galement la classe politique. Il faut dire ce qu?on peut faire et le faire effectivement ; mais ne pas promettre monts et merveilles et se retrouver apr?s dans des difficult?s. La preuve, depuis que je parle, je ne vous ai pas dit que je vais donner tant de milliards ? telle ou telle r?gion, parce que je ne sais m?me pas quelle va ?tre la cagnotte, comment nous allons faire pour avoir de l?argent. Par contre, ce que je propose, ce sont des choses faisables. Qu?un conseil g?n?ral cr?e une ?cole, un lyc?e et un internat, je pense que c?est faisable. Quitte ? ce que cet internat-l? soit semi-priv?, et qu?on demande aux parents d?apporter un peu. Parce qu?en louant une petite maison pour leurs enfants, les parents apportent quand m?me de l?argent. Mais savoir qu?en les mettant dans un internat surveill?, c?est bien, ils le feront. Donc je pense qu?il faut absolument que la confiance revienne, parce qu?une population qui n?a pas confiance en sa classe politique, ?a ne va pas. C?est la fin de l?espoir et ce n?est pas bon. Je suis venue justement pour vous apporter cet espoir. Il faut que l?on croie ? la politique. Parce que la politique c?est quoi? C?est tout faire pour apporter le bien-?tre ? ses populations. Et si on apporte ce bien-?tre, vous allez voir que la confiance va rena?tre. Ce qui suppose que lorsqu?il y a des enrichissements illicites, il faut les sanctionner. Et moi je vais combattre l?impunit?. Il faut que tous, nous soyons ?gaux devant la loi. Et justement pour combattre cette impunit?, celui qui commet une infraction doit y r?pondre, qu?il soit simple citoyen ou membre du gouvernement ou Pr?sident de la R?publique. C?est la raison pour laquelle je propose que la Haute Cour de Justice soit effectivement mise en place pour ?viter que les petits citoyens soient jug?s, et que les autres, parce qu?ils ne peuvent pas r?pondre devant les juridictions de droit commun, restent dans l?impunit?. L?impunit? doit ?tre combattue ? tous les niveaux.



?conomie et justice

Je vous ai d?j? un peu bross? mon projet de soci?t?. Je vais peut-?tre insister sur l?aspect ?conomique pour dire qu?on a beau faire, lorsqu?on aura consolid? la paix, qu?on aura la paix v?ritable, il faudra vraiment se pencher sur l?aspect ?conomique. ?a veut dire que le choix que nous avons fait est le lib?ralisme ?conomique, qui fait en sorte que chacun est libre d?entreprendre. En m?me temps, quand les personnes entreprennent, il faut que le cadre soit d?fini, que l?environnement juridique et judiciaire soit assaini. Et l?, parlons de la Justice. La justice, c?est la cl? de vo?te d?un pays, et cette justice-l?, tout le monde doit pouvoir s?y retrouver. Quand on commence ? douter de la justice, c?est grave. ?a veut dire tout simplement qu?on n?aura plus affaire ? la justice mais ? la justice priv?e, et il faut ?viter cela. C?est la raison pour laquelle il faut assainir l?environnement juridique, bien s?r, donner les moyens mat?riels ? ceux-l? de travailler. Derni?rement, j?ai assist? ? une ?mission ? la t?l?vision. Des greffiers se plaignent qu?ils n?ont pas leur statut et tout. Mais il faut que le Palais de justice soit un haut lieu o? lorsqu?on y va, c?est pour rencontrer soit des greffiers, soit des juges, parce qu?on est convoqu?. Mais que ce ne soit pas un lieu de balade pour des gens qui n?ont rien ? y faire. Vous vous rappelez, c?est justement pour ?viter cela que, quand j??tais ministre de la Justice, j?ai fait faire la cl?ture. Et il y avait une entr?e o? tout le monde devait passer, parce que vous avez quelque chose ? y faire. Donc tous ceux qu?on appelle ?margouillat? n?ont rien ? faire l?; il faut absolument qu?on les vide. Et que la justice soit sereine, qu?elle puisse travailler et que l?on puisse avoir confiance. Et que le pauvre qui a raison puisse avoir raison contre le riche, et qu?on ne dise pas que c?est parce qu?il est riche qu?il a d? donner de l?argent ? x ou ? y pour gagner. Il faut, en d?autres termes, que le citoyen ait confiance en sa justice, et c?est ce que nous allons nous atteler ? faire.

Différence avec les autres candidats

Je disais la diff?rence, c'est d'abord la personne qui va mettre le programme en application. Il faut effectivement que cette personne ait les aptitudes, aime son pays, ait les mains propres, parce que j'ai parlé de gouverner par l?exemple. Si vous-m?me vous arrivez et qu?on sait que vous avez déjà des casseroles, il est évident que vous n'inspirerez pas confiance. Ce sont tous ces élèments que nous devons mettre en jeu.



Conseillère du 1er ministre Banny

Qu'est-ce que j'ai fait pendant que j'étais la conseillée principale du Premier ministre Banny ? Vous savez dans quelles conditions il a été nommé ce poste, avec les différentes résolutions du Conseil des Nations unies. Pour réussir, il faut l?accord de tous. Je me souviens encore, que pour pouvoir r?unir tous les acteurs ? Yamoussoukro, mon Dieu, cela a ?t? la croix et la banni?re parce que chacun a ses obligations et ses exigences, etc. Mais lorsqu?il y a eu l?Accord politique de Ouagadougou, nous avons vu que les choses ont d?marr?. Aujourd?hui encore, nous commen?ons ? pi?tiner. Il faut de la volont? politique. C?est ce qui a fait d?faut lorsque Banny ?tait Premier ministre.

Sanction de la gestion des hommes

Lorsque ?a ne va pas, il faut changer, et le changement que je propose montre bien qu?il y a eu un probl?me. La preuve, nous avons eu 20 ans sans prosp?rit?, et nous avons recul?. Parce que justement, nous avons pass? tout le temps ? faire des querelles et c?est ? cela qu?il faut mettre fin. Car finalement, on oublie l?essentiel, c?est-?-dire les Ivoiriens, le d?veloppement. Il faut veiller au bien-?tre des Ivoiriens. C?est pour cette raison que je suis candidate et si vous me faites confiance, nous allons essayer de faire changer cela.

J?ai de belles intentions, mais est-ce que je ne serai pas comme les autres? Ne me ferais-je pas prendre par le syst?me et tout ? C?est le risque, mais cela d?pend ?galement du caract?re de la personne?D?j?, je le leur dis, ils sont l? (Ndlr : parlant de son ?quipe) : ? Si vous acceptez de travailler avec moi dans les difficult?s, parce que nous n?avons pas d?argent, ce n?est pas pour nous servir demain. C?est pour servir le peuple ?. Je ne pense pas qu?ils s?attendent tous ? ?tre ministres, ou ? avoir des postes. Ils ont cru en un id?al, et ils se battent pour que les choses aillent mieux. Je ne pense pas que le r?le du Pr?sident de la R?publique soit de distribuer de l?argent ? tout le monde. Son r?le est de cr?er l?environnement, pour que chacun se prenne en charge. Et je vais essayer d?y veiller.



R?alit? sur le terrain

Il y a trois grands partis politiques, c?est vrai, quand on compte le nombre de leurs d?put?s, maires, les conseils g?n?raux qu?ils dirigent. Maintenant, les militants qu?ils ont sont-ils toujours acquis ? leur cause? En tout cas, tous les jours, je re?ois des hommes et femmes issus de ces grands partis politiques qui d?cident, pour diverses raisons, de nous rejoindre. Si je suis candidate, cela veut dire qu?il y a des hommes et femmes qui croient en l?id?al que nous soutenons. Mais, je ne peux pas vous dire, j?ai un million d??lecteurs, ce sont les urnes qui vont nous permettre de le savoir.

En tant qu?ind?pendants, nous avons essay? de nous retrouver. Nous consid?rons que nous ne sommes pas bien trait?s. Nous avons parl? du probl?me de s?curit?. Moi, je suis candidate et je n?ai pas de service de s?curit?. Et pourtant, j?en ai fait la demande. On voit dans ce pays des gens qui n?ont aucune fonction officielle, qui ont trois, quatre, cinq gardes. Pour ce qui est de l?information, quand le Cpc se r?unit, il sort un document. En tant que candidats, m?me si nous n?en sommes pas membres, on doit pouvoir nous l?envoyer. Nous sommes oblig?s de nous informer via la presse. Or, vous savez qu?elle ne rend pas bien quelquefois ce qui s?est pass?. Pourquoi ne pas nous associer ? la d?cision qui va ?tre prise quant ? la date des ?lections? Nous avons m?me demand? des audiences au Premier ministre et au pr?sident de la Cei qui sont rest?es jusque-l? sans suite. Mais cela ne nous d?courage pas. Nous, nous savons o? nous allons. Et nous allons nous battre parce que ce sont les Ivoiriens et les Ivoiriennes qui ont la d?cision. Je leur dis que pour une fois qu?on leur donne l?occasion de s?exprimer, il faut qu?ils l?utilisent. C?est pour cela que nous continuons ? nous battre, malgr? ce traitement in?galitaire.



Patriotisme et alliances

Tous, nous sommes patriotes. Tous ceux qui aiment leur pays sont patriotes. Je n?ai pas r?pondu ? cette question et c?est ? dessein. Et je ne vais m?me pas y r?pondre. Bro Gr?b? est une s?ur, je crois que je vais me limiter ? cela. Elle a ses convictions et j?ai les miennes. Nous n?allons pas engager une pol?mique. Car apr?s, c?est encore vous qui allez dire: ?Les pires ennemis des femmes, ce sont les femmes. Elles s?entre-d?chirent?. Moi, je ne veux pas donner ce spectacle-l?. Donc vous comprenez que je ne puisse pas r?pondre.

Des six candidats ind?pendants, il y en a quatre qui ont accept? que nous nous retrouvions et discutions. Il y a MM. Eno, Adama Dahico (rires dans la salle), et le pasteur. Ne riez pas. Moi, je suis juriste, Adama Dahico est un Ivoirien, qui a ?t? naturalis? dans les normes, et pour lequel l?Etat de C?te d?Ivoire a jug? bon de lever toutes les incapacit?s. Parce qu?il n?y a pas longtemps qu?il a ?t? naturalis?. Et en principe, il n?aurait pu ?tre ni ?lecteur, ni ?ligible. Il est candidat au m?me titre que moi. C?est d?ailleurs ce que je disais ? la diaspora burkinab? ? Koumassi, lorsqu?elle m?a invit?e. Je leur ai dit que quand on est ?tranger, on doit respecter la loi du pays d?accueil. Si l?on veut en ?tre un national, il y a une proc?dure ? suivre. Et c?est parce qu?Adama Dahico a suivi cette proc?dure qu?aujourd?hui, il est candidat au m?me titre que moi. Les gens rient, c?est vrai, mais c?est la r?alit?. En tant que juriste, je n?ai pas ? d?cider pourquoi X ou Y est candidat. J?ai observ? la liste des candidats. Nous sommes 14 dont M. Dahico. Je compose donc avec lui. C?est ainsi qu?ensemble, nous avons ?t? rencontrer le repr?sentant du facilitateur ? qui nous avons demand? une audience. Nous avons aussi rencontr? M.Choi qui est le repr?sentant du Secr?taire g?n?ral de l?Onu, et nous attendons d??tre re?us par le Premier ministre. Ce sont les frustrations qui am?nent les gens ? se comporter d?une certaine mani?re. Mais nous sommes des responsables, nous n?allons pas aller prendre les armes. Nous disons que nous avons au moins notre bouche pour parler. Et c?est ce que nous faisons.



Rapports avec des leaders

En tant que candidat, je n?ai pas de relations avec eux. En dehors de cela, ce sont mes a?n?s, tous les quatre. J?ai eu ? travailler avec le Premier ministre Ouattara et j??tais membre de son gouvernement. Je connais bien le couple Gbagbo; son ?pouse a ?t? une amie. Nous avons ?t? ensemble ? la Jec (Jeunesse ?tudiante catholique, ndlr). Nous nous sommes retrouv?es ? l?universit?. Nous avons, dans le cadre du Front r?publicain -parce que j??tais Rdr- ?t? toutes deux sur la m?me liste et ?lues d?put?s d?Abobo. Ces relations demeurent. Le Pr?sident Gbagbo, lui, peut-?tre que je l?ai connu moins, mais par le biais de sa femme. Le pr?sident B?di?, je l?ai connu comme d?put? et Pr?sident; mais je n?ai pas de rapports particuliers avec lui. Ce sont des a?n?s que je respecte. Le professeur Wodi?, quant ? lui, c?est un coll?gue. Nous avons ?t? ? la Fac ensemble. Il est le premier agr?g? en droit public, moi la premi?re agr?g?e en droit priv?. Il a ?t? doyen, je l?ai ?t? apr?s lui. Bref, nous continuons d?avoir des relations de coll?gue et d?ami. Ceci pour vous dire que je n?ai aucun probl?me particulier avec tous ces leaders. C?est d?ailleurs l?avantage d??tre candidat ind?pendant ; ?a veut dire qu?aujourd?hui, je peux rencontrer X ou Y pour discuter. Et c?est cela que je voudrais voir se passer dans notre pays. Car malgr? nos diff?rences de conception, de vision, nous ne devons pas oublier que nous sommes avant tout fr?res et s?urs.



Conclusion

Je dois repartir toujours du symbolisme de ma candidature. C?est nouveau; ?a a ?tonn? et il y a des questionnements. Mais je dois vous dire qu?aujourd?hui, plus personne ne se pose la question. Tout le monde sait que Jacqueline Lohou?s Oble est candidate au m?me titre que les autres. Et ce que j?apporte de diff?rent, c?est ce que je viens de vous indiquer. Surtout dans la mani?re : le gouvernement par l?exemple et aussi un peu de f?minisation, la pacification du d?bat politique, le respect de l?autre, faire en sorte de ne pas aller jusqu?? nous insulter. Mais faire en sorte que les Ivoiriens puissent percevoir ce que nous leur proposons, ce qu?ils vont devenir demain. C?est cela qui est important et c?est ce message que je transmets humblement aux Ivoiriens. Je m?attelle ? dire aux Ivoiriens : voil? ce que je vous propose, il vous appartient de trancher. Alors, je voudrais inviter les Ivoiriens au vote pour ne pas dire, demain: ?On n??tait pas d?accord?. Pour une fois, les choses vont se passer dans la transparence -et je l?esp?re, parce qu?il y a l?Onuci, la Cei, le Conseil constitutionnel. Et M. Choi me disait que cette ann?e, en ce qui concerne les ?lections, personne ne pourra voler la victoire ? l?autre. Parce que nous aurons tous les ?l?ments au m?me moment. Ce qui veut dire que les candidats doivent faire en sorte d?avoir des repr?sentants dans tous les bureaux. C?est ce ? quoi je m?attelle aujourd?hui. Il est vrai que c?est difficile, sans beaucoup de moyens ; mais je compte sur les Ivoiriens et Ivoiriennes, tous ceux qui sont pour le changement. Je regarde un peu comment la campagne d?Obama s?est d?roul?e. Obama n?avait pas d?argent. Encore que Obama avait la chance, puisque son pays donnait une subvention ? chaque candidat. Mais il a refus? cette subvention tout simplement, parce que des Am?ricains et des Am?ricaines se sont cotis?s. Un dollar, dix dollars, vingt dollars? et c?est avec ?a qu?il a pu faire sa campagne. Je me dis pourquoi pas cela ici. Certes, ce n?est pas entr? dans les m?urs, mais je sais que beaucoup d?Ivoiriens vont se dire: ?On voulait faire quelque chose, mais comme on sait que la date des ?lections n?est pas encore fix?e??. Je leur dis, ne regardons pas cela. De toutes les fa?ons, on ira bien aux ?lections un jour, mais il me faut au moins mettre en place les structures. Et pour cela, j?ai besoin de moyens. Je vous lance donc l?appel, je n?ai pas encore de moyens. (...)

Je dis : oui, je cherche l?argent, parce que je voudrais que les choses se passent dans la transparence. Si je peux m?me lancer un d?fi aux autres, il faut que chacun vienne dire les sources de financement de sa campagne. En ce moment-l?, tout sera clair et vous verrez que demain, tout le monde sera comme moi.

Je vous remercie.

Propos recueillis par :
Marc Yevou, Remi Coulibaly, Ciss? Mamadou, Marie AdelE Djidjé, Marie-Chantal Obind?, Anass? Anass?, Brou Presthone, Martial Gohourou, Martial Galé, Coordination: Abel Doualy, Paulin N. Zobo

Publié dans Les News Africaines

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