Djibouti/Coopération: Intérêt pour la présence militaire française

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Des militaires français lors d'un exercice à Djibouti le 17 avril 2010
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DJIBOUTI (AFP)  L'hélicoptère Puma s'approche doucement du pont de l'immense navire de guerre français. Jaillissant des hauts parleurs, un cri se fait entendre: "Hourra! Hourra! Hourra! Son Excellence le président de la République de Djibouti est à bord".

Accueilli par une garde d'honneur de marins français en uniforme immaculé, le président djiboutien Ismaël Omar Guelleh, a visité samedi le navire de la marine française Le Tonnerre, marquant ainsi l'intérêt de ce petit pays de la Corne de l'Afrique pour la présence militaire française.

Cette visite est intervenue dans le cadre de l'exercice militaire franco-djiboutien "Amitié-Djibouti 2010", qui a commencé le 12 avril et doit se terminer mardi.

"Cette visite montre tout l'intérêt que le président Guelleh porte aux relations entre la France et Djibouti, en particulier dans le domaine de la défense", s'est félicité le général Thierry Caspar Fille Lambie, commandant des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj).

"Elle prend tout son sens au moment où les autorités djiboutiennes s'apprêtent à répondre à la proposition française d'accord de partenariat de défense", a-t-il déclaré à l'AFP.

Pour les autorités djiboutiennes aussi, le message était clair, comme l'explique à l'AFP une source proche du gouvernement: "cette visite est symboliquement importante", alors que la France réexamine les moyens de sa présence militaire en Afrique.

"Les relations, au plan militaire notamment, sont au beau fixe entre nos deux pays", a assuré ce responsable, ajoutant que "s'il y a eu des problèmes avec la base française au Sénégal, ici la présence de la France est bienvenue".

"Les forces françaises sont là, elles resteront, voire seront renforcées, ce qui est apprécié par la République de Djibouti d'autant qu'il y a un problème à la frontière avec l'Erythrée", a-t-il souligné.

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Des militaires français lors d'un exercice à Djibouti le 17 avril 2010
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Lors d'une visite à Djibouti le 20 janvier, le président français Nicolas Sarkozy avait discuté avec son homologue djiboutien d'un projet de nouvel accord de partenariat de défense, pour remplacer celui signé en 1977.

La France dispose à Djibouti de sa plus importante base militaire à l'étranger, avec près de 3.000 hommes. Mais l'affaire du juge français Bernard Borrel, mort dans des circonstances suspectes à Djibouti en 1995, empoisonne depuis des années les relations entre Paris et son ex-colonie.

Accompagné de son état major, M. Guelleh a effectué une visite du navire, un bâtiment de projection et de commandement (BPC) de la marine nationale, en compagnie du général Caspar Fille Lambie, et du commandant de la force d'action navale française, l'amiral Bertrand Aubriot.

Le Tonnerre participe actuellement à un exercice de débarquement de troupes dans la région d'Arta (centre), avec une frégate française et un patrouilleur djiboutien, ainsi que des troupes françaises et djiboutiennes au sol et trois Mirage 2000.

"Pour nous ce genre d'exercice est une plus-value très importante en terme de formation et d'entraînement. On partage les difficultés, et on apprend à mieux travailler ensemble", a expliqué le Colonel Abdourahmane Cher, chef d'état-major de la marine djiboutienne.

En service actif depuis le 1er août 2007, le Tonnerre, un navire de 200 mètres de long et de 22.000 tonnes à vide, permet la projection rapide de forces et l'établissement d'un état-major opérationnel autonome.

La France ne compte pour l'instant que deux bâtiments de ce type, le Tonnerre, basé à Toulon, et le Mistral, tous deux équipés d'hélicoptères et d'un hôpital.

La France est intervenue en juin 2008 en appui des forces armées djiboutiennes lorsque l'Erythrée voisine a occupé militairement une bande de terre et un îlot dans la région de Ras Doumeira (nord).

Publié dans Humanitaire

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